
80 heures, le temps nécessaire à la conception d’un vêtement d’exception
L’amour du bel ouvrage ne s’exprime qu’à travers l’excellence de la main de l’artisan, de sa maîtrise et de son geste. La confection d’un costume sur-mesure La Boétie résulte d’un concert de plusieurs de ces mains expertes qui se transmettent successivement le vêtement après y avoir apporté leur savoir-faire, et un peu de leur âme. Pas moins de quatre-vingt heures et trois essayages sont nécessaires à la confection d’un complet La Boétie ; le temps nécessaire à l’excellence.
Un quatuor au service de votre élégance
Une équipe de quatre artisans compose l’atelier de La Boétie ; un quatuor d’ouvriers qualifiés, parfaitement complémentaires, qui maîtrisent, de la prise de mesure à la livraison, l’ensemble de la fabrication de votre costume. Cette indépendance recherchée et revendiquée constitue une force puisqu’elle permet une liberté totale de création, un contrôle qualité sans faille et d’être ainsi au plus près de vos aspirations et exigences.
Le coupeur
C’est à Arnaud qu’incombe la responsabilité de la coupe des costumes La Boétie puisqu’il trace et découpe le patronnage en fonction des mesures et de la conformation de chaque client. Le patronnage est unique et a vocation à évoluer avec le temps, en fonction de vos changements éventuels de morphologie et de posture. Ce bout de papier, légèrement cartonné, sera le témoin privilégié de l’évolution de votre corps à travers les âges puisqu’il sera altéré, si nécessaire, après chacun de vos essayages.
Arnaud est également le monteur de col et de manches de l’atelier. S’il s’assure que le col de veste épouse parfaitement votre col de chemise, il veille surtout à l’harmonie et la régularité du cran qui est au costume, ce que le sourire est au visage. Le montage de manches, étape ultime et redoutée de l’assemblage, est un art qui requiert une technicité toute particulière tant il est difficile de répartir gracieusement l’excès de tissu d’une tête de manche sur son emmanchure plus petite. Ne pouvant être exécutée par la machine, pied de nez définitif à la confection industrielle, cette méthode confère néanmoins à la beauté du geste tout son sens puisque le gain en confort comme en esthétisme est sans pareil.
L’apiéceur
C’est à partir du patronnage que François trace à la craie et découpe les pans de tissus qui, une fois assemblés, constitueront le costume ; on parle alors de détachage. Il coupe dans la foulée les doublures, les toiles et tous les petits éléments de percaline et de bougran qui s’agrégeront au fur et à mesure du façonnage de la veste.
François amorce ensuite le montage des devants de veste : après le piquage, en forme et à la main, des toiles structurantes qui gaineront votre poitrine, il réalise les pinces du devant et coud le petit côté en veillant particulièrement à l’alignement des motifs éventuels. S’ensuit la délicate étape de la mise sur toile, c’est-à-dire la dépose du tissu sur la toile flottante et structurante, à l’aide d’un fil de coton appelé bâti, en veillant à respecter un tombé du tissu naturel et non contraint. Il réalise par la suite les poches latérales et la poche poitrine, puis « roule » le revers en le piquottant à la main d’un point chevron. Le vêtement prend progressivement forme, à raison de milliers de points successifs, qui requièrent autant de patience que de dextérité.
Après deux essayages, François règle les devants de façon définitive, et rabat en bordure de veste une fine bande de coton en droit-fil nommé passement. Une fois les poches intérieures réalisées, il dépose et glace soigneusement la garniture afin de recouvrir les revers, puis bâtit, en arabesque la doublure intérieure. Une attention toute particulière est apportée à la réalisation de la poche La Boétie. Après avoir doublé le dos, il assemble enfin les côtés et fabrique les manches avant de transmettre le vêtement pour ses finitions.
La finisseuse et boutonniériste
Si elle assiste François dans l’apiéçage, Andrea est avant tout la boutonniériste et la finisseuse attitrée de l’atelier. La réalisation des boutonnières à la main est un art particulièrement fin et délicat ; elle diffère de l’industrie par son caractère irréversible et par le temps qui lui est destiné. Aucune place n’est faite à l’erreur ou à la maladresse puisque la découpe des fentes s’opère avant le surfil au cordonnet et non l’inverse comme pour les boutonnières réalisées à la machine
Les mains féminines, plus fines et méticuleuses sont souvent préférées pour cet exercice, à l’instar des finitions et des surpiqûres. Ce savoir-faire devenu trop rare, fruit d’un long et fastidieux apprentissage qui peut paraître accessoire aujourd’hui, semble pourtant plus que jamais indispensable aux amateurs du bel ouvrage. La boutonnière milanaise indiffère l’œil ingénu autant qu’elle fascine le connaisseur.
Les surpiqûres des doublures intérieures relèvent de la même coquetterie. Loin de la perfection froide et mécanique, sans âme, d’une finition à la machine, ce sont bien au contraire les micro-irrégularités du travail artisanal, quasi imperceptibles à l’œil nu, qui attestent pourtant de sa valeur et de la sensibilité qui anime son exécution.
La culottière
Shuko est la spécialiste du pantalon de l’atelier La Boétie ; elle en assure le montage et l’assemblage. Force est de reconnaître que le pantalon est devenu aux yeux de beaucoup secondaire par rapport aux pièces à manches, tant dans son appréciation que dans sa fabrication. Sous l’influence récente du slim, l’homme semble d’ailleurs s’accommoder plus facilement de son inconfort, de ses contraintes, comme s’il s’agissait d’une fatalité. Plus que pour tout autre vêtement, la raison voudrait pourtant que la coupe et la fabrication d’un pantalon soit déterminée en fonction de nos mesures et proportions.
Fidèle à la tradition tailleur, il faut compter pas moins de quinze heures à Shuko pour la réalisation d’un pantalon sur-mesure. Le travail est méthodique, consciencieux ; le tissu est torturé au fer tailleur, cambré et étiré de sorte que le tombé du pantalon ne soit jamais contraint par des cuisses ou des mollets trop saillants.
Les points à la main sont toujours aussi nombreux comme en témoignent les rabattements discrets de la ceinture ou la baguette – cette discrète surpiqûre en « point perdu », faite d’une main précise et régulière, qui longe la couture latérale de chaque jambe. Une quête permanente du beau qui n’est pas dénuée d’intérêt pratique pour autant puisque les brides brodées à la main garantissent une longévité plus grande, à l’instar du fond de pantalon dont la couture est renforcée avec un point main, au cordonnet de soie.